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 On prend les mêmes et on recommence. [ pv Hestia ]

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MessageSujet: On prend les mêmes et on recommence. [ pv Hestia ]   On prend les mêmes et on recommence. [ pv Hestia ] Icon_minitimeSam 11 Sep - 19:05

« Vous étiez faits l'un pour l'autre.
C'était tellement évident. Votre amour était originel, légitime et génétique, comme inné. Vous avez toujours été deux, ensemble – partout, en tout. On ne vous imaginait pas l'un sans l'autre. Il n'y avait pas de mots pour décrire ce que vous représentiez pour vous-mêmes. Vous étiez si connivents, si soudés, si... parfaits...! Vous formiez un tout, et tu aimais cette entente, comme les cinq doigts de la main. On peut dire que vous étiez liés, enchaînés, oui, que c'était comme ça. Indiscutablement. Inéluctablement. Elle était plus que ta moitié : tes trois quarts. Tu l'aimais sans équivoque.

Votre relation était fusionnelle et indescriptible. Vous étiez dépendants l'un de l'autre – vous ne pouviez faire un pas sans que l'un soit aux côtés de l'autre, d'avoir peur de vous perdre. Comme vous étiez attentionnés, semblables, souriants et rêveurs, pleins de candeur ; légers, éthérés, farouches, comme le vent. Vous aviez trouvé l'âme sœur, et cette âme sœur était là depuis le début. Vous vous connaissiez par cœur, plus et mieux que quiconque. Vous vous aimiez tellement que c'était évident – vous seriez toujours ensemble, unis. À jamais.
Comme il est pathétique de se rappeler combien vos illusions étaient dérisoires... »

L'escalier. Sente tortueuse et effondrée. Une descente vers l'enfer du bruit, de l'agitation, des spasmes et de la réalité. Abstrait. Concret. Maelström. Triste existence. Eurydice au bout, qui te tend les bras, visage aux contours anguleux des suppliciés. Tu ne te retourneras pas pour la regarder, pas cette fois, non, pas cette fois. Une fois aura suffi.
44 marches, 2 paliers. C'est bon.
Passage entre des êtres immatériels, couleurs inconstantes et disparates – des ectoplasmes. Un labyrinthe de couleurs immuables, une queue de vies humaines vouées à la mort. Les exclamations fusent.
C'est tellement beau, vous n'imaginez pas !
36 lettres, 6 mots. Ouf. Bien.
Le clair-obscur d'une prison sale, indolente, dont les barreaux t'étreignent les membres. Couloir rétracté. Murs lézardés. Fuite exiguë. Des pas sur les pavés, le chaos des échos sonores d'un acide à serrer les dents. Le raisonnement chuintant de la toile du manteau contre la manche. Fusion. Crépitement éclair. Tu tournes à l'extrémité de la rue et t'éloignes. Quittes le silence.
49 pas, 4 frottements. C'est pas passé loin.
À nouveau, le bruit, l'agitation, les cris. Abattoir. Des bêtes ressemblant vaguement à Adam ou Ève. Errant avec des buts, des espoirs, des rêves, s'accrochant à leurs positions comme des damnés. Pathétique. Des mots bien faibles, bien idéalistes, abstraits, qu'on ne trouve que dans les romans. Ces livres où l'on s'échine à faire croire aux hommes qu'ils sont faits de la même matière que les rêves*. Mais tu t'en fous, toi, ça ne te regarde pas, vampire ennuyé : tu exècres Shakespeare, de toute façon. Ce n'est pas ta vie, c'est la leur. – Et heureusement pour eux ! – Et tu es réaliste, toi, au moins : tu sais que tout est voué à se perdre. Même cette journée. Elle se consumera dans les flammes avides du crépuscule. C'est la vie, pas le Paradis.
« Il ne se passera rien. » songes-tu.
17 lettres, 5 mots. Aïe.

Tu entreprends de te ronger les ongles de nervosité. Ça ne va pas. Pas du tout.
C'est un 4, aujourd'hui ; c'est jour pair. Donc, tout doit être pair, sinon ça ne va pas, rien ne va plus ; tout devient faux, car tout est impair et donc bouscule le merveilleux ordre régissant l'univers. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Si c'est jour pair et que les gens parlent en impair, et vice-versa, alors ils mentent. Ou alors, si tu comptes impair, aucune confiance. Il va se passer quelque chose de terrible. Et puis, pair, c'est la perfection, l'emboîtement, l'ordre et la chance : puisqu'un couple représente la complétion et qu'ils sont deux ! C'est comme ça, c'est ainsi.
« Quelle catastrophe. »
18 lettres, 2 mots. Tu n'aurais su dire mieux.

Tu tournes à nouveau, comme une âme errante, un enfant piégé dans un tour de manège et reviens sur tes pas. De nouveau, le calme, l'exiguïté des ruelles dont les pavés suintent d'eau croupie, parmi les déchets ; les vices matériels dont s'affranchissent quotidiennement les italiens, paix à ton âme, et on jette les ordures par la fenêtre. Tu te baisses pour éviter les draps humides et poisseux qui pendent à des fils joignant les murs face à face, enjambes à grande vitesse un corps exsangue, décharné, longiligne, aux membres étiques. Cette misère, alors. Ton attention est retenue par une petite porte rouge en métal rouillé, elle ne ferme plus et bat violemment le mur, les nuits de tempête, tirant probablement les habitants de cet immeuble à demi effondré de leur sommeil sans rêves. Ce n'est plus qu'une question de temps. Un jour ou l'autre, le plâtre émaillé dont il est constitué ploiera et se pliera sur les boulons de cette petite et fidèle porte rouge à la peinture écaillée. Murs rongés par l'humidité. Tu n'y prêtes plus attention.

Comme c'est étrange. La vie active ne parvient plus à te distraire : les incessantes allées et venues des Volturi, tu as cessé de les compter depuis longtemps. Qu'importe qu'elles soient pairs ou impairs ; chaque jour à Volterra apporte son lot de catastrophes, de toute façon. Pair ou impair. Qu'importe. Ville maudite. Lorsqu'on te parle, tu ne réfléchis pas, tu ne penses pas, tu n'écoutes pas. Ces verbiages n'entrent pas par une oreille et ne ressortent pas par l'autre : ils se heurtent littéralement à ton oreille avant d'avoir pu y passer ! Tu es fermé à tout ce qui t'entoure. L'on pourrait te dire qu'un tsunami est en train de déferler sur la ville que tu ne bougerais pas et ne répondrais que par un vague murmure inaudible. Et qu'une petite porte rouillée parvienne à te détourner un instant de ta course, alors qu'elle n'a rien d'important, de merveilleux ? alors que c'est n'est qu'une vieille porte délabrée située dans une ruelle insalubre, gardant férocement l'entrée d'un immeuble qui n'en est que lugubre apanage ?

Non, mon pauvre ; tu dois avoir perdu la raison, pour t'intéresser à quelque chose d'aussi foncièrement stupide.

Tu jaillis de la ruelle au pas de course et te colles aux murs de brique assez solides, histoire de ne pas te mêler à la foule qui déambule dans un chaos total dans cette grande rue. Ces corps inextricables qui se mêlent en un maelström d'incohérences. Impossibles à différencier tant qu'on n'a pas un nom à mettre sur un visage, des traits à lui accorder. Détaché de la foule, tu restes à part. Celui qui rase les murs. Qui se frotte aux « Crimen Amoris. » tagués sur la pierre, comme on vente l'anarchie. Le seul, l'unique. Car il n'y a vraiment que toi qui rases les murs. Qui s'y colle. Comme si tu pouvais t'y incruster et marquer ton souvenir dans la pierre poncée, polie. Qui sommes nous, sinon les histoires qu'on transmet ?*

La chasse est terminée, mon bel ami. « Rentre ! C'est le moment où la lune réveille le vampire blafard sur sa couche vermeille.* » Tu te diriges en direction de la porte arrières de la demeure des Volturi. Noir total, clair-obscur épais, comme un rideau qu'on abaisse. Les odeurs, les vapeurs se mêlent en un maelström de sensations. Un autre. Coprah, musc, étain de fumée. La matière abstraite de l'air fendu. Cet air te coule entre les doigts, éthéré, farouche, comme le vent, comme la tempête. Comme Didyme. Cet être immatériel, intemporel, inconstant, hors loi, qui défiait le merveilleux ordre régissant l'univers. Antigone.

Cette pensée a le don de te plonger dans une profonde mélancolie. Tu t'y perds avec passion. Comme il est délicieux de songer à ta tendre dulcinée. Comme un spectacle dont on ne se lasserait jamais. Tu t'es remémoré tellement de fois ces moments passés avec elle que tu saurais les décrire dans leur parfait déroulement, détail après détail. C'est plombant, non ? Non ? Non. Didyme est un sujet inépuisable pour ta pauvre conscience. Tes souvenirs meurtris. Ton cœur déchiré, fendu en deux, et grossièrement rafistolé à coups de Scotch. Retrouveras-tu un jour une paix concrète, dans cette décharge de douleur ?

Plongé dans tes pensées, tu butes contre un banc.
Oops. Ça ne va pas. Pas du tout. Les vampires ne butent contre rien. Les vampires sont prudents, évitent les obstacles avec une facilité déconcertante et à pleine vitesse, même en regardant le ciel sans répit. Ça ne va plus, non. Tu n'es pas digne de ta race. Tu n'as plus qu'à espérer que tu t'humanises. Et qu'est-ce qu'un banc d'église fait là, d'abord ? En plein milieu du couloir de la demeure des Volturi ? posé à même les dalles lustrées, poncées, dans lesquelles se reflètent la lueur jaunâtre diffusée par les lampes étalées le long du couloir ?

Tu traverses le hall d'entrée, te glisses avec la volupté d'un serpent dans les entrailles des derniers couloirs. Tortueux. Un labyrinthe. Comme tu es las des labyrinthes. Tes pas produisent à peine des sons étouffés en pesant sur l'épais tapis de luxe. Tu te figes lorsqu'une odeur te parvient. Un parfum. Un parfum de femme. Assez loin dans le couloir, et pourtant trop près. Musc et cyprès. Cette eau de toilette aigre, artificielle, qui se désagrège en fin de journée avec d'épouvantables relents de mort. Musc et cyprès. Toujours. Deux rixes qui se heurtent de plein fouet, improbables, contraires, comme le feu et la glace, compacts. Se mêlent. S'entrelacent. Repoussants.

Oui – un parfum trompeur et artificiel.

Tout aussi trompeur et artificiel que celle qui le porte. Cette chevelure opulente qui jaillit à l'extrémité du couloir – Hestia.

« Il ne se passera rien. »
17 lettres, 5 mots. Aïe.
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